Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Depuis la fin de l'opération « Plomb durci », c'est presque devenue une habitude. « Quand une roquette touche le territoire israélien, on s'est aperçu que dès la nuit suivante, il y avait des bombardements israéliens », explique Ahmed Keshtah, un habitant de la zone frontalière de Rafah.
L'aviation israélienne vise les « tunnels de contrebande », qui servent aussi bien au trafic d'armes qu'à l'acheminement de denrées alimentaires. Mais ces bombardements n'atteignent pas forcément leur but : « Ils n'arriveront jamais à détruire un tunnel en le bombardant depuis les airs, explique Ahmed Keshtah, car ils détruisent seulement l'entrée du tunnel, mais pas la totalité, pas sa structure. En revanche, les pauvres types qui travaillent dans les tunnels sont tués ou blessés ».
Selon des sources médicales palestiniennes, les raids israéliens et les accidents dans les tunnels ont fait plus de 120 morts depuis que le blocus, imposé par Israël il y a deux ans, a rendu cette activité souterraine et illégale florissante. Aujourd'hui, des dizaines de tunnels de contrebande fonctionnent encore malgré les bombardements réguliers.