La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? (2 octobre 2015)

"Près de cinquante ans après la guerre de juin 1967 et l’inauguration par le général de
Gaulle de ce que l’on a appelé « une politique arabe de la France », la région a connu des mutations majeures et nombre d’observateurs s’interrogent sur la place de la France dans un contexte international profondément modifié avec la fin de « la Guerre froide » et l’émergence de menaces nouvelles. Il est donc nécessaire de réfléchir sur les engagements de Paris, non pas sur chacun des conflits mais à partir de questionnements plus généraux qui traversent tout débat sur la politique étrangère.

Reconnaître, dialoguer ?

Cette interrogation, au coeur de toute action diplomatique, s’est maintes fois posée au
Moyen-Orient ces dernières années. A chaque fois, la réponse a eu d’importantes
implications sur lesquelles il est important de revenir.
Faut-il parler avec le Hamas ? Que faire avec le Hezbollah ? Doit-on reconnaître
l’opposition syrienne ? Quid des Kurdes du nord de l’Irak ? Faut-il reconnaître un Etat
Palestinien ? Doit-on soutenir un accord sur le nucléaire avec l’Iran et dialoguer avec
Téhéran ?

Intervenir ?

Ces dernières années, la France s’est engagée, sur le plan militaire, dans plusieurs
conflits en Afrique et au Moyen-Orient. Elle était prête à s’impliquer en Syrie, en septembre 2013, après l’utilisation par Damas d’armes chimiques; et, depuis, elle intervient dans la lutte contre l’Organisation de l'Etat islamique. Sans oublier que des centaines de soldats français sont présents dans la FINUL 2 au Sud-Liban.
Certains ont soutenu ces interventions d’autres, au contraire, les ont critiquées. Que peut-on en penser ? Quelles sont leurs conséquences ? Quelles sont aussi les conséquences d’une non-intervention ? Faut-il s’en tenir, en toutes circonstances, au principe de non-ingérence ? Quelle portée peut avoir une intervention militaire si elle ne s’insère pas dans une perspective politique cohérente ? C’est la dialectique du soldat et du diplomate. L’un n’est rien sans l’autre.

Agir seule ?

La France qui avait traditionnellement une politique étrangère d’envergure doit désormais faire face à une contradiction majeure : seule, ses capacités sont réduites; dans le cadre européen, la règle de l’unanimité réduit toute action à l’insignifiance du plus petit dénominateur commun.

Comment sortir de cette contradiction ? Quelle est la place de l’Union européenne au
Moyen-Orient ?"

      
 Alain Gresh, Président d'Orient XXI         Jean-Paul Chagnollaud, Directeur d'IReMMo

                                                     
PROGRAMME DE LA JOURNÉE
9h - Accueil des intervenants et des invités
9h30 - Introduction
Avec Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l’iReMMO, Alain Gresh, Journaliste, directeur d’Orient XXI et Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne (Basse Normandie), vice-Présidente de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
10h30 - 12h00 - Table ronde # 1 Reconnaître, dialoguer ?
Présidence de la table ronde : Denis Sieffert , directeur de la rédaction de Politis
Intervenants : Yves Aubin de La Messuzière , ancien ambassadeur de France, il est aujourd’hui Président de la Mission laïque française. François Nicoullaud , ancien ambassadeur de France à Téhéran (2001 - 2005). Spécialiste de la politique internationale de l’Iran et des questions nucléaires. Michel Duclos, ancien ambassadeur de France à Damas (2006 - 2009) , conseiller diplomatique au cabinet du ministre de l'intérieur (2009-2012), ambassadeur de France à Berne (2012-2014).
13h30 - 15h00 - Table ronde # 2 Intervenir ?
Présidence de la table ronde : Christian Jouret , ancien chef d'Unité Moyen Orient, Golfe, Méditerranée au Secrétariat général du Conseil de l'Union européenne Intervenants : Bertrand Badie , professeur des universités à Sciences Po Paris, contributeur de l’ouvrage Palestine : le jeu des puissants. Amiral Édouard Guillaud, ancien chef d’état-major des armées Claire Talon, Ancienne correspondante du Monde au Caire et de Mediapart et Head of the Middle East and North Africa desk à la FIDH
Justin Vaïsse, Directeur du Centre d’Analyse, de Prévision et de Stratégie du Ministère des Affaires Etrangères (CAPS)
15h00– 16h30 - Table ronde # 3 Agir seule ?
Présidence de la table ronde : Agnès Levallois, journaliste et consultante.
Intervenants : Isabelle Avran, Journaliste et historienne, spécialiste de l’histoire du Proche-Orient et du conflit israélo-palestinien Monique Chemillier-Gendreau, professeur émérite des universités Anis Nacrour, diplomate français, chef de la délégation de l’Union européenne en Syrie.
16h30 - Conclusion avec Hubert Védrine , ancien ministre des Affaires étrangères

INFORMATIONS PRATIQUES - ACCÈS
Le colloque se déroule le vendredi 2 octobre 2015 au Palais du Luxembourg
dans la salle Clemenceau. L’accès se fait par le 15, rue de Vaugirard , 75006 PARIS
Une carte d’identité sera demandée à l’accueil
INSCRIPTIONS
Inscription indispensable, avant le lundi 28 septembre 2015 auprès de Christine Milleron sur colloque2octobre@iremmo.org ou au 06 72 71 58 35

Vendredi 2 octobre 2015 de 9h à 17hau Palais du Luxembourg Salle Clemenceau
Contact presse : Christine Milleron 06 72 71 58 35 - colloque2octobre@iremmo.org

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