Afghanistan: 11 ministres confirmés à leurs postes après des mois de paralysie

Ces derniers mois, nombreuses ont été les démissions et les limogeages de ministres en raison de leur incompétence ou pour leurs mauvais résultats. Certains ministères sont restés plusieurs mois sans que leur ministre, nommé par le gouvernement, ne soit confirmé dans leur poste par les élus. C'est chose faite, puisque ces derniers ont voté lundi 4 décembre. Ils ont ainsi confirmé 11 ministres, n'en rejetant qu'un, la ministre des Mines, unique femme de la liste.

Avec notre correspondante à KaboulSonia Ghezali

En Afghanistan, le président nomme les ministres, mais ses choix doivent ensuite être validés par le Parlement. Une procédure qui peut parfois prendre plusieurs mois. Lundi, les élus afghans ont donc confirmé 11 ministres dans leurs fonctions, dont deux qui sont particulièrement importants étant donné le conflit qui déchire le pays : il s'agit du ministre de la Défense et celui de l'Intérieur.

Ces derniers ont rempli leur fonction sous un statut d'intérimaire au cours des derniers mois, l'ancien ministre de la Défense ayant démissionné en avril dernier après l'attaque d'une base militaire par les talibans dans le nord du pays, qui a coûté la vie à plus de 140 soldats afghans.

Le Parlement a aussi confirmé les choix de la présidence pour les ministères des Travaux publics, des Affaires tribales, de l'Economie, de l'Education supérieure, du Travail et des Affaires sociales, des Communications et la Technologie, des Transports, de l'Agriculture.

La ministre des Mines, seule écartée de la liste

Un seul rejet : la ministre des Mines qui n'est pas confirmée. Cinq voix ont manqué à Nargis Nihan, à la tête d'un ministère éclaboussé avant son arrivée par de nombreux scandales de corruption et qui est resté de nombreux mois sans maître à bord avant sa nomination. Dans les couloirs du ministère, on ne s'étonne pas. La jeune ministre rompt avec les anciens codes politiques.

Au palais présidentiel, un jeune conseiller, reconnaît qu'il est très difficile pour les jeunes femmes de percer en politique faute de soutien dans les rangs du Parlement : pas question d'espérer en effet des bakchichs de ces jeunes femmes éduquées qui veulent rompre avec les pratiques de corruption qui gangrène la politique afghane.

Sur les réseaux sociaux, certains ne mâchent pas leurs mots. « Quel message envoie le Parlement aux femmes afghanes qualifiées ? Que les votes se font en fonction du sexe des candidats et non de leur compétence ? » écrit une militante de l'opposition.

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