Le débris d'avion retrouvé provient bien du vol MH370

Le débris d'avion retrouvé la semaine dernière dans l'océan Indien est bien celui du Boeing qui avait assuré le vol MH370 de la compagnie Malaysia Airlines et disparu le 8 mars 2014, a annoncé jeudi le Premier ministre malaisien.

Quelques heures d'analyse auront suffi aux experts réunis dans un laboratoire militaire près de Toulouse pour confirmer ce que tous attendaient : le flaperon charrié par la mer a dérivé sur plusieurs milliers de kilomètres depuis l'endroit de l'océan Indien où l'avion s'est abîmé, a affirmé le Premier ministre de Malaisie, Najib Razak, lors d'une conférence

organisée au milieu de la nuit de mercredi à jeudi, à Kuala Lumpur. « Aujourd'hui, 515 jours après la disparition de l'avion, c'est le coeur lourd que je dois vous annoncer qu'une équipe internationale d'experts a conclu que le débris trouvé sur l'île de la Réunion provient effectivement du vol MH370 », a-t-il lâché.

La provenance de ce volet d'avion, appelé flaperon, faisait peu de doute : les autorités malaisiennes ont affirmé dès dimanche qu'il s'agissait d'une pièce de Boeing 777. Or depuis le lancement du modèle en 1995, seuls deux autres Boeing 777 ont été impliqués dans des accidents mortels, tous deux intervenus loin de l'océan Indien.

Les médias malaisiens sont tout aussi catégoriques ce jeudi et la compagnie Malaysia Airlines, elle, a pour une fois eu une bonne réaction, en publiant dès hier soir sur son site un ruban à ses couleurs avec la mention « toujours dans notre cœur », rapporte contre correspondante régionale Carrie Nooten. C'est que la Malaisie attend depuis longtemps la moindre trace, la moindre confirmation que l’appareil s’est bien abîmé en mer. Depuis la diffusion des images de bouteilles d’eau en provenance de Malaisie récupérées sur la plage de La Réunion, Kuala Lumpur est confiant sur la provenance de la pièce d’avion.

L'expertise entamée mercredi après-midi dans le laboratoire militaire de la Direction générale de l'Armement (DGA) à Balma, près de Toulouse, à laquelle participent des experts français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et leurs homologues malaisiens, se poursuit. Numéro de série, analyse de la peinture ou d'autres inscriptions: les éléments ayant permis en quelques heures l'identification n'ont pas été précisés par le Premier ministre malaisien.

Il reste à rechercher des indices sur les causes de l'accident. L'avion a-t-il été détruit en vol ou s'est-il désintégré en percutant la surface de l'océan ? « Rien ne dit, en tous les cas, vu la taille modeste de la pièce (environ 2 mètres carrés) qu'à l'issue de cette expertise, on saura ce qu'il s'est passé », selon la source proche du dossier.


« De très fortes présomptions » selon la justice française

Pour le moment il n'y a pas de certitude mais de « très fortes présomptions » pour que le flaperon retrouvé sur l'île de la Réunion provienne du vol MH370 de la Malaysia Airlines. Et ce pour deux raisons.

En premier lieu, le procureur adjoint de la République au parquet de Paris, Serge Mackowiak, a indiqué que « les représentants du constructeur aéronautique Boeing ont confirmé que la flaperon provenait bien d’un appareil boeing 777. »

La deuxième raison évoquée par le procureur adjoint est que « les représentants de la compagnie Malaysia Airlines ont communiqué des éléments de la documentation technique du Boeing ». Et que sur cette base, il a été permis d’effectuer « un rapprochement entre la pièce examinée et le flaperon du vol MH370, au regard de leurs caractéristiques communes » a fait savoir Serge Mackowiak.

Pour pouvoir être plus affirmatif côté français, des analyses complémentaires vont être menées à partir de jeudi dans le laboratoire militaire de Balma, près de Toulouse.

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