Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Pékin n’avait pas vu de dirigeants étrangers depuis quasiment deux ans et c’est un véritable « marathon diplomatique » qui a lieu ce week-end dans les couloirs du Grand palais du peuple et de Diaoyutai, la résidence pour les hôtes de marque du régime.
C’est là que le patron de l’OMS et le chef du gouvernement chinois se sont vu samedi. La discussion a porté sur « la nécessité d’un effort agressif sur l’équité en matière de vaccins de manière à parvenir à 70% de toutes les populations vaccinées cette année », a tweeté Tedros Ghebreyesus.
Politisation et blocage
Les deux hommes seraient également tombés d’accord sur le besoin « d’une collaboration plus étroite sur l’enquête des origines du virus, enracinée dans la science et les preuves ».
Les derniers termes sont importants. Car depuis le début, Pékin considère que le sujet a été politisé et même instrumentalisé par les États-Unis. Le communiqué publié par le ministère chinois des Affaires étrangères cite d’ailleurs le chef de l’OMS, déclarant que « l’Organisation mondiale de la santé adhère aux principes scientifiques pour retracer les origines du virus et s’oppose à sa politisation ».
S’opposer à sa politisation est une chose, bloquer l’enquête en est une autre. Depuis mars dernier, l’OMS affirme que l’hypothèse d’une fuite de laboratoire demanderait une étude plus approfondie.