Inde: Pékin s'insurge contre une nouvelle interdiction de 118 applications mobiles chinoises

Pékin a fustigé la décision de l'Inde, prise mercredi, d'interdire à nouveau un grand nombre d'applications mobiles chinoises, une mesure de rétorsion qui intervient sur fond de différend frontalier meurtrier entre les deux géants asiatiques.

Parmi les 118 applications visées figure le très populaire jeu vidéo PUBG, qui a des millions d'utilisateurs en Inde, ainsi que des services de paiement en ligne, des sites de rencontre, et même une application pour retoucher ses selfies.

Le ministère indien des Technologies de l'information, qui avait déjà interdit en juin 59 applications chinoises, a accusé ces services d'être « préjudiciables à la souveraineté et l'intégrité de l'Inde, la défense de l'Inde, la sécurité de l'État et l'ordre public ». En réponse, le ministère chinois du Commerce a fait part de sa « ferme opposition » aux mesures indiennes et appelé New Delhi à les « rectifier ».

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« L'Inde abuse du concept de sécurité nationale et adopte des mesures restrictives contre des entreprises chinoises », a dénoncé lors d'une conférence de presse en ligne le porte-parole du ministère, Gao Feng.

L'Inde utilise de plus en plus l'arme économique contre la Chine dans leur différend. Outre l'interdiction des applications, elle a gelé la participation de compagnies chinoises à des contrats d'infrastructures de téléphonie 5G et bloqué des marchandises chinoises dans des postes douaniers ou des ports.

Une tension de plus en plus forte dans l’Himalaya 

L'Inde et la Chine connaissent depuis juin un regain de tension à leur frontière contestée dans l'Himalaya, après un corps-à-corps meurtrier entre leurs soldats. Cet affrontement d'une rare violence depuis 45 ans a fait 20 morts côté indien et un nombre inconnu de victimes dans les rangs chinois.

Les 29 et 30 août, de nouveaux incidents se sont produits dans la région du Ladakh, où les deux pays se sont accusés mutuellement d'avoir violé la Ligne de contrôle effectif, la frontière de facto qui n'est pas clairement démarquée. Samedi, un soldat d'origine tibétaine des forces spéciales indiennes a péri au cours d'un accrochage, selon une parlementaire. Pékin a démenti cette information.

Mercredi, des officiers des deux camps ont eu un troisième jour de pourparlers d'urgence à la frontière, mais aucun progrès susceptible de faire baisser la tension n'a été encore annoncé.

L'Inde a accusé les forces chinoises d'avoir cherché ce week-end à s'emparer de nouveaux territoires, assurant que « les militaires indiens ont anticipé ces activités » sur la rive sud du lac de Pangong Tso et « pris des mesures pour renforcer nos positions et déjouer les intentions de la Chine de changer unilatéralement la situation sur le terrain ».L'Inde a dépêché de nouveaux renforts depuis ce week-end, selon des sources au Ladakh.

À Pékin, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré mercredi que « depuis le début de l'année en cours, l'Inde a violé de manière répétée les accords bilatéraux et un consensus important » sur la frontière. Selon elle, l'Inde « a essayé de modifier unilatéralement le statu quo par la force, sapé la paix, la stabilité et provoqué de la tension dans la zone frontalière. La responsabilité revient indubitablement à la partie indienne ».

À écouter: Dans l'Himalaya, la tension monte d'un cran entre la Chine et l'Inde

(Avec AFP


 ■ Narendra Modi victime d'un piratage 

Le compte Twitter du Premier ministre indien a été piraté, a indiqué jeudi le réseau social qui a affirmé « enquêter activement » sur ce détournement.

Des tweets ont été envoyés depuis le compte du chef du gouvernement, sollicitant des dons caritatifs en cryptomonnaie. Ces messages ont depuis été retirés. « Nous sommes conscients de ces faits et avons pris des mesures pour sécuriser le compte piraté. Nous enquêtons activement sur ces faits », a déclaré un porte-parole de Twitter.

En juillet, les comptes Twitter de dizaines de personnalités, parmi lesquelles Bill Gates, Elon Musk et Barack Obama avaient fait l'objet d'un retentissant piratage. Des messages postés sur les comptes piratés donnaient aux internautes 30 minutes pour envoyer 1000 dollars en bitcoins afin de gagner le double de cette valeur en retour. De faux tweets avaient ainsi été envoyés depuis 45 comptes de personnalités et d'entreprises.

Twitter a affirmé ne pas avoir pu établir de lien entre le piratage du compte du Premier ministre indien et celui de la mi-juillet.

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