C’est une visite des plus symboliques. Un haut responsable du gouvernement américain est arrivé dimanche 9 août à Taïwan à la tête de la plus éminente délégation américaine sur l'île depuis que Washington a cessé de la reconnaître en 1979. Une visite condamnée par Pékin.
Ce déplacement historique intervient au moment où les tensions s'exacerbent entre Pékin et Washington sur de nombreux sujets, rapporte notre correspondant à Taipei, Adrien Simorre.
Officiellement, Alex Azar, le secrétaire américain à la Santé, se rend à Taïwan, cet archipel démocratique de 24 millions d’habitants considéré comme une province par la Chine, pour comprendre le succès du territoire face au coronavirus. En effet, malgré sa proximité avec la Chine, Taïwan compte seulement sept morts dus au Covid-19 et aucun cas de transmission depuis trois mois.
Mais en parallèle, cette visite d’un haut responsable américain est avant tout un message fort envoyé à Pékin.
Rencontre avec la présidente, bête noire de la Chine
Le gouvernement chinois, lui, défend formellement à ses alliés diplomatiques toute rencontre officielle avec les membres du gouvernement taïwanais, gouvernement qu’il ne reconnaît pas et considère comme étant sécessionniste. Il y a quelques jours, les autorités chinoises ont présenté la visite d’Alex Azar comme une menace pour « la paix et la stabilité ».
Mais l’administration Trump a choisi de passer outre ces menaces. Alex Azar rencontrera ainsi plusieurs ministres et surtout la présidente taïwanaise, Tsai-Ing Wen, bête noire de la Chine qui l'accuse de rechercher l'indépendance formelle de l'île.
Depuis le début de l’épidémie, le soutien de l’administration Trump à Taïwan s’est nettement renforcé. Si certains voient donc dans cette visite un nouveau pied de nez à la Chine, pour Taïwan, elle reste une étape décisive dans son objectif de normaliser ses relations avec la communauté internationale.
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(Avec AFP)