Avec notre correspondant régional, Stéphane Lagarde
Un but sur un terrain de football que l’on retire au dernier moment de la trajectoire du ballon. Ce dessin dans le quotidien hongkongais South China Morning Post ce vendredi matin illustre bien ce que ressent l’opposition suite à la disqualification de dizaines de ses candidats aux élections à Hong Kong. De nombreux démocrates ont reçu un courrier ces derniers jours leur demandant de donner sous 24 heures leur positions, notamment sur la nouvelle loi de sécurité nationale entérinée par le Parlement chinois le 30 juin dernier.
C’est nouveau. Lors des précédentes élections du Conseil législatif (Legco) en 2016, seuls les partisans de l’indépendance avaient été rayés des listes électorales. Cette fois, le rejet de la loi de sûreté ou l’appel au soutien des gouvernements étrangers - comme ce fut déjà le cas pour Joshua Wong au scrutin local de novembre dernier - font partie des motifs disqualifiants.
Pékin craint de perdre la majorité au Parlement hongkongais
Pour les militants pro-démocratie, Pékin craint de perdre la majorité au parlement de Hong Kong après le raz-de-marée de l’opposition aux dernières élections de districts, et opère ainsi un « filtrage politique » des candidats. Un objectif qui n’est pas caché d’ailleurs, le Bureau de liaison représentant le gouvernement central affirme dans une déclaration que seul « les patriotes » peuvent siéger au Legco. De leur côté, les pro-Pékin rejettent la faute sur une opposition qui, selon eux, s’est « radicalisée ».
Tuer le poulet pour effrayer le singe, dit le proverbe chinois. Mettre à genou l’opposition ou tenter de la remodeler. D’abord sonnés, les candidats évincés ont appelé ce jeudi soir dans une conférence de presse les Hongkongais à pouruivre hors des urnes le combat des libertés.
► À lire aussi : Hong Kong: 12 candidats démocrates aux législatives disqualifiés, quatre étudiants arrêtés