«N’allez pas en Australie», la bataille Pékin-Canberra post-coronavirus

L’Australie a rejeté ce mercredi 10 juin la déclaration de la Chine déconseillant à ses étudiants de s’y rendre en raison d’incidents à caractère « raciste ». Les appels de Pékin sont toutefois symboliques, puisque les frontières australiennes restent fermées aux voyages non-essentiels pour cause de pandémie. Mais les choses pourraient évoluer en juillet à l’occasion de l’ouverture des principales universités australiennes.

« N’allez pas en Australie ». Vendredi 5 juin, le message s’adressait aux touristes chinois, quatre jours plus tard, Pékin invite ses étudiants à réfléchir à deux fois avant de choisir l’île-continent pour leurs études. Raison invoquée par le ministère des Affaires étrangères : des insultes et des attaques contre des ressortissants chinois séjournant en Australie ont été constatées, ainsi que des inscriptions à connotation raciste visant la communauté asiatique.

L’Australie est un pays multiculturel et sûr pour les étudiants étrangers, a répondu le ministre australien de l’Education. Le groupe des huit universités les plus prestigieuses du pays qui compte pas moins de 63% d’étudiants chinois, a de son côté déploré que le secteur universitaire se retrouve au milieu de ces tensions géopolitiques.

Si l’appel des autorités chinoises est suivi d'effets, cela risque de porter un coup sévère aux universités australiennes, qui sont déjà confrontées à d’immenses pertes, estimées pour cette année à 10 milliards d’euros en raison du coronavirus et de l’absence d’étudiants étrangers, en particulier chinois, dont plus de 160 000 étaient inscrits dans les universités australiennes l’an dernier.

Partager :