Jimmy Lai n’a jamais eu la langue dans sa poche. Xi Jinping, le Numéro 1 chinois ? « C’est un dictateur », martèle le richissime homme d’affaires.
« Je suis un fauteur de trouble, mais j’ai la conscience tranquille », affirmait-il dans une interview accordée au New York Times en août 2019, quelques jours avant de participer à la manifestation géante non autorisée dans les rues de Hong Kong.
Cheveux coupés en brosse, visage rond et sourire malicieux, cet homme de 72 ans défie le pouvoir pékinois depuis la fin des années 1980.
Né à Canton en Chine continentale, Jimmy Lai fait fortune avec sa chaîne de magasins de vêtements. Mais le massacre sur la place Tiananmen en 1989 change son destin. Il crée la publication Next Magazine et contrairement aux autres millionnaires hongkongais, refuse d’obéir à la devise du parti communiste « enrichissez-vous et taisez-vous ».
Son journal d’opposition Apple Daily est aujourd’hui le meilleur soutien du mouvement pro-démocratie. Jimmy Lai en paie le prix : les médias pro-Pékin le traitent régulièrement d’agent secret au service des Américains.