De notre correspondant à Tokyo,
Au Japon, à peine 900 tests du coronavirus sont pratiqués chaque jour, soit dix fois moins qu'en Corée du Sud, ce qui irrite et inquiète beaucoup de Japonais.
« Je tousse, donc je suis allée à l'hôpital pour me faire tester, explique une femme. Mais ils ont refusé. On m'a dit que je n'avais pas assez de fièvre. Cela me stresse : est-ce qu'on acceptera de m'hospitaliser si mon état s'aggrave ? J'aimerais que le gouvernement nous explique pourquoi, dans ce pays, tout le monde ne peut pas se faire tester ». « On a peur d'avoir attrapé le virus ou alors de côtoyer des gens ignorant qu'ils sont malades, déclare un homme. Tester tout le monde réduirait ce sentiment général d'anxiété ».
Gestion de crise critiquée
Seul un sondé sur trois salue la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, soupçonné d'enjoliver les choses. « Comme à peu près tout le monde, je suis persuadée que les données officielles sur le nombre de personnes infectées ne reflètent pas du tout la réalité, déclare une femme. Il n'y a aucune raison que le Japon compte aussi peu de malades par rapport à la Corée du Sud. On devrait donc s'inspirer de ce pays et tester beaucoup plus de gens ».
Le gouvernement s'y refuse. Pour les réseaux sociaux complotistes, en limitant le nombre de tests, il cherche en fait à cacher l'étendue réelle de l'épidémie. Afin de ne pas donner du crédit à tous ceux qui, de par le monde, prônent le report des Jeux olympiques de Tokyo étant donné le contexte sanitaire.
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