À partir de ce mardi soir 4 février, Macao se transforme en ville fantôme... Tout va fermer : les casinos, les bars, les cinémas, les salons de massage, les salles de sport, les instituts de beauté, les discothèques... Cette alerte rouge a été déclenchée pour éviter la propagation de l'épidémie de coronavirus.
Le premier cas de contamination est une salariée du Galaxy, un hôtel de luxe du centre-ville, qui déjeunait à la cantine avec ses collègues et se déplaçait en bus.
Les autorités craignent une contagion généralisée. La santé, oui, mais pas seulement. D'après le chercheur Xavier Paulès, de l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales), si Macao arrête de jouer, c'est aussi parce que les casinos sont désertés et que l'économie souffre du coronavirus.
« La clientèle manque. Faire tourner les casinos un peu à vide, cela représente quand même une grosse charge financière pour les entreprises concernées. Et bien sûr, du point de vue de Macao, les casinos représentent un manque à gagner absolument considérable pour l'économie locale. C'est la mise au chômage d'une grande partie de la population puisque, l'on ne peut pas se voiler la face, Macao vit pour une très large part de l'industrie du jeu », explique Xavier Paulès.
Selon le syndicat des employés de casino, la fréquentation a chuté de 90% depuis le début de l'épidémie et la valeur des grands groupes hôteliers dégringole entre -3% et -5% à la Bourse de Hong Kong à l'annonce de leur fermeture temporaire.