Avec notre correspondante à Bangkok, Carol Isoux
Dans les rues de Bangkok, au premier abord, on croise toujours autant de touristes du monde entier. Mais la Thaïlande reçoit plus de dix millions de touristes chinois par an, dont une bonne partie autour de la période du Nouvel An. Alors, coronavirus oblige, certains hôtels, notamment ceux qui travaillaient avec les agences de la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie, se plaignent des annulations et d’une saison complètement ratée.
Pékin recommande de reporter les voyages à l’étranger
Le gouvernement chinois a fait annuler tous les vols en provenance de Wuhan et interdit pour l’instant dans tout le pays la vente des tours organisés, la source principale du tourisme chinois en Thaïlande. Pékin recommande également à ses citoyens « de reporter la date prévue de leurs voyages sans nécessité particulière », a indiqué mardi un communiqué de l’Administration nationale de l’immigration. « Réduire les déplacements transfrontaliers contribue à contrôler l'épidémie », souligne le communiqué.
Un quart du secteur touristique
Pour le président de l’association des agents de voyage, Vichit Prakobsol, la situation pourrait devenir critique. La question est avant tout de savoir combien de temps cette interdiction de voyager va durer, surtout pour les tours organisés. Si elle se prolonge, elle serait catastrophique pour le secteur. Pour l’instant, avec les annulations déjà en cours, les pertes sont estimées à 50 millions de baths (un million d’euros environ).
Pour rappel, l’épidémie de Sras en 2003 avait duré environ huit mois. Les touristes chinois sont ceux qui dépensent le plus en Thaïlande, ils représentent à eux seuls 25% d’un secteur lui-même crucial pour l’économie du pays.