► Bilan : 80 morts et plus de 2 744 cas confirmés, selon les chiffres annoncés lundi matin par les autorités chinoises. La province de Hubei est la plus touchée.
► Les capacités de propagation du virus se renforcent, selon la Commission de contrôle des maladies.
► La province du Guangdong impose à son tour le port du masque.
► Les restrictions à la circulation se multiplient et les écoliers sont privés d'école.
Le premier décès enregistré à Shanghai (24 millions d'habitants) concerne une homme âgé de 88 ans qui souffrait déjà de problèmes respiratoires, rapporte notre correspondante dans cette ville, Angélique Forget. Si l’on en croit les autorités chinoises, sa disparition porterait à trois le nombre de décès enregistrés en dehors de la province du Hubei d’où est partie l’épidémie. Trois décès sur 56 au total, mathématiquement c’est peu, mais le fait qu’un décès ait été enregistré dans la ville la plus peuplée du pays, qui plus est capitale économique, risque de faire monter l’anxiété parmi la population.
Dimanche matin, à Shanghai, quarante personnes étaient porteuses du virus et 70 en observation.
En début de soirée, le président de la Commission de contrôle des maladies a affirmé que les capacités de propagation du virus se renforçaient, selon notre correspondant à Pékin, Zhifan Liu. Il a aussi conseillé un allongement des congés jusqu’au 30 janvier en fonction de l’évolution de la maladie.
Lors d'une conférence de presse ce dimanche à Pékin et alors que les autorités viennent d'imposer le port du masque à Guangdong, la province la plus peuplée de Chine, le directeur de la Commission nationale de la santé (CNS) Ma Xiaowei a reconnu que beaucoup d'incertitudes entouraient le virus.« Selon certaines informations médicales récentes, la capacité du virus à se répandre semble se renforcer », a déclaré Ma Xiaowei, qui a ainsi confirmé que les connaissances étaient limitées concernant le nouveau coronavirus ainsi que les risques engendrés par la mutation du virus.
De nouvelles restrictions imposées
À mesure que ce virus se propage dans tout les pays, de nombreuses villes chinoises prennent leurs dispositions notamment pour réduire les transports publics. À Pékin, Xian et Tianjin dans le nord du pays, plus aucun bus ne sort ou ne rentre dans la ville. Shanghai a aussi annoncé ce dimanche la suspension immédiate des lignes d'autocars longues distances.
À Pékin, les écoles ont déjà étendu les vacances pour les écoliers.
La province la plus peuplée de Chine, le Guangdong, a imposé ce dimanche le port du masque respiratoire à ses plus de 110 millions d'habitants, ont annoncé les autorités locales. Le port du masque est déjà obligatoire à Wuhan, la ville au coeur de l'épidémie. Une autre province, le Jiangxi (centre), ainsi que plusieurs grandes villes ont pris ce week-end des mesures similaires.
La vente d'animaux sauvages dans le collimateur
Autres mesures prises : l'interdiction du commerce d'animaux sauvages jusqu'à nouvel ordre, une décision importante. À ce jour, les experts n’ont pas encore établi avec précision la nature exacte du virus, mais c’est depuis un marché de poisson de la ville de Wuhan que le virus se serait propagé. Dans ce marché, fermé début janvier, outre les fruits de mer, toutes sortes d’animaux sauvages étaient vendus, allant du chameau au serpent en passant par la civette. Ce petit mammifère de la taille d’un chat avait été l’animal porteur de l’épidémie de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) qui avait fait plus de 600 morts en 2003. Un virus semblable à celui de Wuhan et qui reste encore dans toutes les mémoires en Chine.
► À écouter aussi : Coronavirus en Chine, faut-il craindre un nouveau Sras ?
Autre mesure : la suspension des voyages organisés en Chine et à l'étranger à compter de ce lundi. Les agences de voyage chinoises ne pourront plus vendre de réservations d'hôtels ni de voyages à des groupes, a précisé samedi soir la chaîne de télévision CCTV. Plusieurs cas de contamination en Asie-Pacifique, en Europe et aux États-Unis ont été attribués ces derniers jours à des personnes venant de Chine.
La situation est « grave », l’épidémie « s’accélère », déclarait samedi soir le président chinois Xi Jinping à l’occasion d’une réunion du bureau politique.
► À écouter aussi : « La propagation du virus est liée à l'entassement de la ville » en Chine, selon Emmanuel Lincot, professeur à l'Institut catholique de Paris, chercheur associé à l'Iris, spécialiste de l'histoire politique et culturelle de la Chine contemporaine.