Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Ce voyage au Japon constitue la deuxième et dernière partie d'une tournée asiatique du souverain pontife qui l'a d'abord emmené cette semaine en Thaïlande, où il a mis l'accent sur la tolérance religieuse.
Avant son voyage au pour le pays du Soleil-levant, le pape François a fait diffuser sous forme de carte postale, avec sa signature, la photo d’un petit garçon transportant sur son dos, dans les ruines de Nagasaki, le cadavre de frère.
François devrait être le premier pape à déclarer à Nagasaki et Hiroshima l’illégitimité morale de la possession des armes nucléaires. Jusqu’ici, le Vatican se contentait de s’élever contre la puissance destructrice de la bombe et considérait la dissuasion nucléaire comme un moindre mal. Pour le pape jésuite, avoir des armes atomiques, c’est menacer de s’en servir, il faut mettre en cause leur possession.
Au Japon, la mémoire de l’horreur nucléaire s’estompe et le pays de Nagasaki et d’Hiroshima n’a pas signé le traité de l’ONU sur l’interdiction des armes nucléaires, peut-être parce qu’il dépend pour sa sécurité du parapluie nucléaire américain. Mais face à une Corée du Nord qui se déclare puissance nucléaire et face aussi à la montée en puissance de la Chine, le Japon veut maintenir une capacité nucléaire malgré l’accident de Fukushima pour se doter à son tour, si nécessaire, de la bombe atomique.