Doté d'un passeport hongkongais, le jeune Simon Cheng avait disparu le 8 août 2019 après s'être rendu à Shenzhen, une ville frontalière de la région administrative spéciale, située dans le sud de la Chine. Pékin avait par la suite annoncé que l'employé consulaire faisait l'objet d'un placement en détention de 15 jours. Motif : il aurait à l'époque enfreint une loi sur la sécurité publique.
Remis en liberté depuis lors, M. Cheng a accusé ce mercredi 20 novembre la police secrète du régime communiste chinois de l'avoir torturé pour lui extirper des informations. Leur intérêt portait, assure-t-il dans un long post déposé sur sa page Facebook personnelle, sur les manifestations qui ébranlent l'ancienne colonie britannique depuis de longs mois, depuis ce fameux projet de loi sur l'extradition.
« Je m'exprime maintenant, parce que cette affaire est pertinente pour l'opinion publique », écrit M. Cheng, qui dit avoir été interrogé sur son rôle dans les manifestations, le rôle de Londres et sur ce qu'il savait de l'éventuelle participation de Chinois. En interrogatoire, les yeux bandés, il aurait été privé de sommeil, forcé de rester plusieurs heures dans des positions inconfortables, pendu par les mains.
Réagissant sur la BBC, le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a déclaré que ce témoignage était crédible à ses yeux, et que les faits rapportés relevaient d'actes « de torture ».Il dit avoir convoqué l'ambassadeur de Chine à Londres pour dénoncer « un comportement honteux et scandaleux de la part des autorités chinoises », en violation du droit international.
Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, qui a dû s'exprimer sur cette affaire ce mercredi, les droits de Simon Cheng ont été « garantis » par la police. Les manifestations dans la région administrative spéciale de Hong Kong sont presque quotidiennes depuis cinq mois. Les participants dénoncent l'emprise de plus en plus pesante de Pékin sur les affaires du territoire autonome.
Avec agences