Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
C’est à Panmunjeom, le seul point de contact sur la frontière entre les deux Corées, que les deux pêcheurs nord-coréens ont été rendus aux autorités nordistes.
Selon le gouvernement sud-coréen, les deux hommes d’une vingtaine d’années ont déclaré avoir été victimes de violences de la part de leur capitaine. Ils l’ont alors tué, ainsi que quinze autres membres d’équipage. Puis ils ont jeté les corps à l’eau et se sont enfuis au Sud. C’était fin octobre. Ils auraient reconnu les meurtres et Pyongyang a rapidement accepté leur rapatriement.
« Dangereux précédent »
Au Nord, ils risquent la peine capitale. Selon le ministre sud-coréen de la Réunification, ils avaient exprimé leur intention de rester au Sud. « Le gouvernement [sud-coréen] a décidé qu’ils ne bénéficieraient pas de la protection accordée aux réfugiés nord-coréens en raison de la gravité de leur crime », a déclaré un porte-parole.
La décision est critiquée : les deux hommes n’ont pas eu le droit à un procès et l’enquête n’a duré que quelques jours, soulignent des défenseurs des droits de l’homme, qui accusent la Corée du Sud d’avoir établi « un dangereux précédent ».