Avec notre correspondante à Phom Penh, Juliette Buchez
Long de 820 mètres, le Xayaburi, entré en service mardi, est le premier méga-barrage opérationnel au Laos sur le cours principal du Mékong. Sept méga-barrages sont déjà en activité en Chine. Dix autres sont en projet ou en cours de construction au Laos, en Thaïlande et au Cambodge. Et c’est sans compter la centaine d’autres infrastructures de moindre ampleur sur les affluents.
Le barrage Xayaburi fait l’objet de critiques depuis l’annonce du projet de 4,5 milliards de dollars. Si l’exploitant thaïlandais décrit un barrage « sans danger pour les poissons », de nombreuses organisations environnementales s’inquiètent des conséquences cumulées de ces méga-constructions.
Un fleuve vital pour 60 millions de personnes
Le Mékong a la deuxième plus grande biodiversité aquatique après l’Amazone. Et la grande majorité des poissons qu’il abrite sont des espèces migratrices. Or, selon plusieurs études, la multiplication des barrages pourrait modifier les cycles de vie et de migration de ces espèces.
Dans le bassin du Mékong, l’alimentation et les revenus de 60 millions de personnes dépendent de la bonne santé du fleuve. L’ouverture du barrage Xayaburi survient alors que la région fait face à un manque de pluie critique cette année. Pendant la mousson, le fleuve a atteint son niveau historique le plus bas.