Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin
Elle s'appelait Neeraja, elle avait 30 ans et elle s’est pendue lundi 28 octobre à son domicile. Depuis le début du mois, c’est le 4e suicide de chauffeurs de bus dans le Telangana. Entamée le 5 octobre, une grève des conducteurs paralyse cet État d’Inde Centrale et sa capitale Hyderabad, qui compte 8 millions d’habitants.
À l’origine de ce mouvement, un comité de salariés dénonçant une pression au travail excessive et réclamant plus d'embauches, de meilleurs salaires et des congés maternité. Près de 50 000 conducteurs refusent depuis de reprendre le volant et ont entamé un bras de fer avec la TSRTC, une entreprise chargée par l’État d’assurer les transports publics.
Licenciement massif
Mais en guise de négociation, la direction a licencié tous ces grévistes pour désertion de poste, les poussant à la ruine et au désespoir. Ces suicides ont en retour amplifié la contestation et les perturbations de trafic. À Hyderabad, où moins de 1 000 bus circulent au lieu des 3 000 habituels, des heurts ont même éclaté entre passagers excédés et chauffeurs.
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Face à cette situation chaotique, la Cour suprême du Telangana a intimé ce 30 octobre au gouvernement, à la direction et aux grévistes de reprendre le chemin du dialogue.