Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Si le capitalisme rouge a permis de réduire la pauvreté en Chine, le ruissellement à la chinoise autorise aussi la constitution de fortunes colossales. Il suffit de jeter un œil par la fenêtre d’un train à grande vitesse qui sillonne le continent, pour en prendre la mesure. Les forêts de bétons ont poussé comme le soja après la pluie dans les campagnes chinoises, elles ont fait exploser le portefeuille des promoteurs et des investisseurs.
Un patrimoine total à 57 260 milliards d'euros
Dans le rapport du Crédit Suisse (document pdf en anglais) sur les grandes fortunes mondiales, ce qui frappe c’est la vitesse de cet enrichissement. Le patrimoine total des ménages chinois est passé de 3 320 milliards d’euros en 2000 à 57 260 milliards d’euros cette année. Une multiplication par 17 en moins de 20 ans, 5 à 6 fois plus que dans la plupart des pays.
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La Chine se distingue notamment chez les ultra-riches, parmi les 56 000 personnes jouissant d’un capital dépassant les 89 millions d’euros, de nombreux Chinois également parmi les 5 000 familles disposant d’une fortune approchant les 450 millions d’euros. Des riches pas fous pour un sou et bien conscients de leurs intérêts dans le « socialisme à la chinoise ». Ces chiffres qui peuvent donner le tournis doivent en effet être mis en relation avec la population de l’empire du milliard et demi. Par habitant, la Suisse compte davantage de super riches que la Chine, et moins de méga pauvres.