Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ce sont les champions chinois de la surveillance électronique et de l’intelligence artificielle qui sont les premiers visés par cette décision. La sanction de la Maison Blanche vient couper la chaîne d’approvisionnement d’entreprises, certes leaders dans leurs secteurs, mais dont les produits dépendent encore largement des puces américaines. C’est le cas notamment d’Hikvision dont les caméras « intelligentes » permettent de suivre les musulmans du Xinjiang dans le moindre de leurs mouvement.
Une sanction qui « nuira également aux États-Unis »
Sans les processeurs américains permettant de stocker les images à haute résolution, les caméras ne peuvent plus mémoriser et analyser les données. Le premier fournisseur mondial d’équipement de vidéo-surveillance dont le siège social se trouve à Hangzhou non loin de Shanghaï dénonce dans un communiqué une sanction qui, dit–il, « nuira également à nos partenaires commerciaux aux États-Unis ».
Cotation suspendue
Même opposition du côté de Megvii Technology. Le géant de la reconnaissance faciale à Pékin considère cette décision « sans fondement » et affirme « servir les intérêts de l’humanité via l’intelligence artificielle » en « respectant toutes les lois et règlements des régions dans lesquelles (la société, NDLR) fournit des services ». Ce mardi, la cotation de l’action Hikvision a été suspendue à la Bourse de Shenzhen.
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