Afghanistan: le documentaire «A Thousand Girls Like Me» émeut le public

Cette semaine, à Kaboul, se tient la cinquième édition du Festival international de cinéma féminin qui se tient du 28 au 30 août. Près de 200 films sont à l’affiche, une trentaine sont des productions afghanes. Ce mercredi après-midi était notamment projeté « A Thousand Girls Like Me » de l’Afghane Sahra Mani.

Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali

Dans la salle obscure où le documentaire est diffusé, certains pleurent, d’autres baissent les yeux. Sur l’écran, Khatera, une jeune femme a la silhouette frêle. Elle explique avoir été violée par son père plusieurs fois lors de son adolescence. Le film de l’Afghane Sahra Mani explique pourquoi cette jeune femme a osé, malgré le conservatisme religieux et les traditions très pesantes pour les femmes, porter plainte contre lui devant la justice afghane. Près d’elle, ses deux enfants en bas âge s’amusent. Elle a trouvé refuge avec eux en France.

La réalisatrice Sahra Mini commente les difficultés qu’elle a eues à faire ce film : « Parler des tabous dans mon pays n’est pas une chose facile. On m’a souvent dit : "il y a beaucoup de sujets films possibles. Pourquoi faire un film sur l’inceste ? Pourquoi faire un film sur un musulman qui fait ça ?" »

Près de 300 spectateurs assistent à la projection. Parmi eux, Zolaykha Sherzad. Cette styliste, à la tête d’une maison de couture à Kaboul, trouve important de voir des œuvres de différents pays : « J’ai vu le film précédent qui était iranien, il y a tellement de points communs. C’est ça qui est important pour les Afghans, c’est de voir qu’il y a des causes pour les Afghans qui sont internationales et que l’Afghanistan n’est pas isolé par rapport à son histoire. Malgré la situation -qui est difficile- on peut apprendre comment dialoguer, comment s’exprimer, comment ne pas être isolé. »

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Une trentaine de films projetés dans le cadre de ce festival international sont des productions afghanes. Ils sont projetés dans les festivals internationaux et afghans, mais pas encore dans les cinémas du pays dont la fréquentation est mal perçue par la société conservatrice.

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