Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Le signal est donné par un général de l’armée. La fanfare de l’école militaire entame l’hymne national afghan. Le drapeau commence à s’élever le long d’un haut mat métallique. Des dizaines de femmes suivent sa progression.
Parmi elles, Mary Akrami, une cheffe de file d’un réseau féministe en faveur d’un processus de paix avec les talibans.
« Nous sommes fatiguées de la guerre et nous sommes prêtes pour de vraies négociations. Les talibans doivent comprendre et respecter ce que le peuple afghan et ce que la paix veut dire pour nous », dit-elle.
Si Mary Akramy qui a rencontré certains talibans impliqués dans les négociations de paix se dit confiante, Hassina Sharjan, responsable d’une ONG qui aide à l’alphabétisation des femmes est pessimiste.
« Lors des dernières discussions à Doha, ils ont dit qu’ils ne s’en prendraient pas aux civils. Le jour d’après, il y a eu une attaque. Et beaucoup d’enfants, de femmes, de jeunes hommes ont été tués. Donc, comment avoir confiance en quoi que ce soit qu’ils puissent signer ? », demande-t-elle.
Une jeune femme près d’elle intervient. « Je pense que les talibans d’aujourd’hui ne sont pas ceux qui étaient au pouvoir dans les années 90. Nous sommes la nouvelle génération et nous n’accepterons pas leur idéologie », souligne Zokra Azizi.
« Il faut s’unir pour faire front et imposer nos valeurs » est le mot d’ordre de ce rassemblement de femmes largement en faveur du dialogue avec les talibans.
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