Avec notre envoyé spécial à Hong Kong, Christophe Paget
« Nous étions en noir parce que c’était une occasion très solennelle. Cela montre une sorte de tristesse pour notre système légal. Ce n’est que la sixième fois que le milieu judiciaire organise une marche depuis la rétrocession il y a 22 ans, c’est un signe de la crise que nous traversons », souligne l’avocat Wilson Leung.
Les avocats soupçonnent le ministère de la Justice de poursuive les manifestants prodémocratie de manière politique, en les inculpant avec des charges disproportionnées. Mais selon Wilson Leung, depuis cinq ans il y a eu des signes avant-coureurs.
« Beaucoup de participants au Mouvement des parapluies ont été poursuivis, et quand le tribunal a rendu un verdict plutôt indulgent, le gouvernement a fait appel d'une peine plus lourde, explique encore l’avocat. Et puis il a attaqué et disqualifié plusieurs députés prodémocratie en les accusant de ne pas avoir récité correctement leur serment lors de leur prise de fonction. Donc nous avons vu le gouvernement commencer à utiliser la loi pour terroriser l’opposition. »
Et c’est une première, depuis le début des manifestations deux lettres ouvertes anonymes de fonctionnaires du ministère de la Justice ont été publiées. Les signataires critiquent la manière dont leurs chefs traitent les manifestants. Autre signe pour Wilson Leung que le système légal hongkongais est en danger.
« C’est probablement notre acquis le plus important à Hong Kong : si notre système de droit disparaît, il n’y aura plus de différence entre le reste de la Chine et nous. Et là, ce serait la fin pour Hong Kong. »
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