Ce premier vaccin mondial contre la dengue, c'est le Dengvaxia. Pour comprendre pourquoi le gouvernement philippin n'en veut plus, il faut remonter plusieurs années en arrière. Sanofi, le géant pharmaceutique français qui développe le vaccin, souhaitait à l'époque le commercialiser. En 2015, le groupe décroche son premier contrat avec les Philippines.
Manille donne son feu vert à une campagne massive de vaccination publique. En quelques mois, 800 000 Philippins reçoivent une injection. Mais très vite, des morts suspectes attirent l'attention des autorités philippines.
Dans le même temps, Sanofi explique que vacciner des personnes qui n'ont jamais été contaminées par la dengue pourrait augmenter le risque de maladie. Concrètement, le vaccin Dengvaxia se retournerait contre les Philippins non contaminés. Manille a attaqué plusieurs responsables de Sanofi en justice. Le vaccin, lui, est depuis homologué dans une vingtaine de pays.
Malgré l'épidémie qui sévit aujourd'hui, surtout dans le centre du pays, les autorités ne veulent pas réintroduire le vaccin de façon précipitée. Les Philippines ne ferment donc pas complètement la porte au Dengvaxia. Le ministre de la Santé Francisco Duque a dit envisager son retour sur le marché national, mais de manière contrôlée.