[Reportage] Les manifestants hongkongais interpellent le G20

Le mouvement protestataire hongkongais veut attirer l’attention des dirigeants mondiaux, réunis ce 28 juin à Osaka pour l’ouverture du G20. Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis à Hong Kong pour faire entendre leur volonté de liberté vis-à-vis de Pékin.

Avec notre envoyé spécial à Hong Kong,  Zhifan Liu

Le calme est revenu dans les rues de Hong Kong après la vague de contestation historique. Devant le siège de la police, on s’efforce d’effacer les traces des dernières protestations, sous le regard de plusieurs policiers en patrouilles.

Quelques centaines de mètres plus loin, devant le siège de l’exécutif, Alexandra Wong, 63 ans, est toujours fidèle au poste. « Beaucoup de citoyens laissent leurs slogans ici, explique-t-elle.Je les réorganise tous les jours car certains les dégradent. Il y a beaucoup de problèmes avec le camp opposé. »

Déjà militante lors du mouvement des parapluies en 2014, elle est devenue au fil du temps la coqueluche des réseaux sociaux, et lance un appel à la communauté internationale. « Maintenant nous avons besoin de l’aide du monde entier, estime-t-elle. J’aimerais que tous les présidents présents au sommet du G20 nous aident. Notre ennemi est trop grand. C’est impossible pour nous seuls de combattre le gouvernement central chinois. »

Rassemblement pour attirer l'opinion internationale

Encore une fois, ce vendredi soir, les opposants se sont réunis à l’arrière du Legco, le siège de l’exécutif, pour défendre leur droit à la démocratie. Pour Jeff Au, l’un des organisateurs, il n’est pas seulement question de l’avenir de l’ancienne colonie britannique.

« Si nous voulons un monde libre, notamment en Asie, et profiter du système des valeurs universelles du suffrage direct, de l’état de droit, nous devons tous protéger Hongkong, car c’est un sujet qui touche le monde entier », affirme-t-il.

Cette manifestante est venue rappeler que les Hongkongais n’accepteront pas d’être assujettis au pouvoir central chinois. « Libérez Hongkong, démocratie maintenant, lance-t-elle. Nous n’aurons pas l’indépendance, mais nous méritons la formule : " un pays, deux systèmes ", une distinction claire du système en Chine. »

À la veille de la rencontre entre Xi Jinping et Donald Trump, les manifestants ont un message à faire passer au président américain. « Je lui dirais s’il vous plait, sauvez Hongkong. Nous faisons de notre mieux pour nous battre pour ce que nous méritons, et nous ne voulons pas voir Hongkong devenir la Chine. Pas encore », ajoute-t-elle.

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