Avec notre correspondante à Singapour, Carrie Nooten
Alors qu’au Shangri-La de Singapour, chercheurs et délégations militaires ayant obtenu le précieux sésame d’accès au Charles-de-Gaulle parlent avec impatience de la fin du sommet pour le visiter, Fany Octavia, une Indonésienne de 29 ans, est déjà à bord, très impressionnée : « La taille, le mécanisme, ils nous ont parlé de plusieurs avions, comme celui ci, le Hawkeye. Il est très étonnant, car c’est en fait un radar volant. Et le voir de si près, c’est incroyable », explique la jeune femme.
« Clémenceau 2019 »
Le porte-avion et sa vaste escorte, c’est un symbole qui permet surtout de nouer des partenariats. Tout au long de la mission « Clémenceau 2019 », la première depuis sa remise à l’eau l’automne dernier, les bâtiments français auront navigué ou organisé des exercices bilatéraux avec 14 autres flottes étrangères, dont l’Inde, l’Australie ou le Japon. Une vraie stratégie dans un contexte ou la zone indo-pacifique est victime d’une bipolarisation cristallisée entre la Chine et les États-Unis.
« C’est important parce que le multilatéralisme est probablement la meilleure manière de régler les potentiels conflits internationaux, affirme l’amiral Olivier Lebas qui a dirigé ces opérations. Nous, en coopération avec nos bâtiments, avec les autres marines, on contribue à développer ces relations de multilatéralisme ».
Accusations chinoises
Si l’incursion du Charles-de-Gaulle a été plutôt bien reçue par les pays asiatiques de taille moyenne, ce n’est pas du goût de tout le monde. Le général Wei, ministre de la Défense chinois, a accusé des pays occidentaux comme « les États-Unis ou la France, de venir montrer leurs muscles si loin de chez eux. »