Avec notre envoyé spécial au Sri Lanka, Sébastien Farcis
Depuis trois jours, le jeune Azham réussissait à contourner l’interdiction des réseaux sociaux en utilisant un service de réseau virtuel privé, appelé VPN. Mais ce jeudi, il a pris peur et l’a désinstallé.
« C’est interdit d’utiliser un VPN au Sri Lanka. Et j’ai entendu, aujourd’hui, que la police attrapait les gens qui en utilisaient. Ils nous arrêtent et vérifient nos téléphones. Du coup, je suis passé sur l’autre application, Telegram, ce n’est pas encore interdit. »
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Il y a un an, le centre du pays s’était enflammé quand des extrémistes bouddhistes avaient appelé à la haine des musulmans par WhatsApp et Facebook. Plusieurs mosquées avaient été détruites et le gouvernement avait dû décréter l’état d’urgence pendant dix jours. Alors, dans ce quartier musulman de Colombo, les jeunes comme Mohammad acceptent cette interdiction avec patience.
Pas de violences signalées
« Cette fois, ce n’est pas grave si Facebook nous manque, poursuit Azham. Car dans ces moments, tout le monde répand des mensonges et cela fait monter la tension. Il vaut mieux être en sécurité que d’avoir ces réseaux sociaux. »
L’année dernière, le gouvernement avait interdit ces réseaux, mais il était déjà trop tard. Cette fois, la restriction a eu lieu juste après les attentats. Et cela a fonctionné, car aucun affrontement communautaire n’a été signalé alors que le pays a souffert de l’attaque la plus meurtrière de son histoire récente.