Afghanistan: rencontre reportée entre talibans et représentants du gouvernement

Les espoirs d'une percée dans les négociations de paix en Afghanistan sont fortement retombés vendredi 19 avril après le report sine die et à la dernière minute d'une rencontre entre talibans et représentants du gouvernement afghan.

Les deux parties n'ont pas réussi à s'entendre sur le nombre de délégués que Kaboul souhaitait convier à l'évènement, initialement prévu ce week-end au Qatar. « Ce report regrettable est nécessaire pour parvenir à un consensus concernant qui devrait participer à la conférence », a déclaré Sultan Barakat, du Center for Conflict and Humanitarian Studies, qui organisait la rencontre.

L'administration du président afghan Ashraf Ghani avait rendu publique mardi une liste de 250 délégués, dont des responsables gouvernementaux qu'il entendait envoyer participer à cette rencontre, prévue à Doha à partir de samedi et jusqu'au 21 avril. Les talibans avaient aussitôt moqué cette initiative. La conférence « n'est pas une invitation à un mariage ou autre fête dans un hôtel à Kaboul », avait ironisé leur porte-parole Zabihullah Mujahid.

Kaboul porte « la responsabilité » de l'échec de Doha, ont insisté les rebelles vendredi dans un communiqué. « Les négociations avec l'impuissante administration de Kaboul sont une perte de temps. » Les autorités afghanes, elles, ont imputé la non-tenue de la rencontre au gouvernement qatari. D'après un communiqué de la présidence, Doha a rejeté la liste de 250 délégués et suggéré qu'une autre plus courte soit établie, ce que Kaboul qualifie d' « inacceptable ».

« Il est clair que le moment propice n'est pas venu » pour la tenue d'une telle réunion malgré les « efforts infatigables et bien intentionnés » déployés par les deux parties, a expliqué le Center of Conflict and Humanitarian Studies dans un communiqué. L'émissaire américain pour les pourparlers de paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, s'est de son côté dit « déçu du report » de cette réunion, les États-Unis ayant fortement poussé pour la tenue d'un « dialogue inter-afghan ».

(avec AFP)

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