Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Pour les hindouistes, le site d’Ayodhya est aussi sacré que la Mecque pour les musulmans, car ils affirment que c’est le lieu de naissance du dieu Ram. Un temple hindou se serait trouvé ici avant que les Moghols bâtissent une mosquée par-dessus au XVIe siècle.
L’existence du temple est contestée, mais ce qui est certain, c’est que les extrémistes hindous ont détruit la mosquée d’Ayodhya en 1992, plongeant l’Inde dans un bain de sang et créant une profonde division religieuse.
La Cour suprême est maintenant censée arbitrer cette dispute foncière, mais les juges savent que toute décision pourrait être exploitée en cette période électorale, surtout par les nationalistes hindous au pouvoir qui promettent depuis 20 ans de prendre le contrôle d’Ayodhya.
Les magistrats ont donc nommé un ancien juge de la Cour suprême, un négociateur professionnel et un guru hindou, le fameux Sri Sri Ravi Shankar, comme médiateurs. Ils devront consulter toutes les parties et proposer des solutions consensuelles dans huit semaines.
On ne s’attend pas à une grande avancée, surtout que les hindouistes sont contre cette médiation, mais cela permet déjà d’éviter d’enflammer la campagne électorale qui commence officiellement dans quelques jours.