Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Des agents nord-coréens ont-ils emmené de force la fille de Jo Song Gil depuis Rome jusqu’à Pyongyang ? C’est en tout cas ce que semble suggérer le communiqué du ministère italien des Affaires étrangères, qui dit avoir été informé du désir de la jeune fille de rentrer chez ses grands-parents, au Nord. La lycéenne de 17 ans aurait été « accompagnée » par du personnel féminin de l’ambassade nord-coréenne le 14 novembre 2018.
Thae Yong Ho appelle désormais Jo Song Gil à ne pas rejoindre Séoul
Ce rapatriement, qui survient quelques jours seulement après la fuite de ses parents à Rome, est pour le moins suspect. Il explique sans doute le silence de Jo Song Gil depuis sa disparition. Un autre célèbre transfuge, Thae Yong Ho, ancien vice-ambassadeur nord-coréen à Londres réfugié à Séoul depuis 2016, a demandé à son compatriote de ne surtout pas venir en Corée du Sud. Les punitions infligées aux membres de la famille de ceux qui s’enfuient au Sud sont beaucoup plus graves que pour ceux qui choisissent un autre pays, a-t-il averti.
Les diplomates nord-coréens sont en général obligés de laisser leurs enfants à Pyongyang, afin d’éviter les défections. Mais Jo Song Gil, membre d’une famille de très haut rang, avait bénéficié d’une exemption.
►À relire : La défection du diplomate nord-coréen Jo Song Gil, un casse-tête diplomatique