Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Le système de quota a été créé après l’indépendance pour corriger les discriminations dont souffrent les intouchables et les basses castes. Aujourd’hui, près de la moitié des sièges dans les universités publiques et les administrations leur sont donc réservés.
Sentiment de déclassement
Mais, depuis quelques années, plusieurs groupes de castes supérieures et rurales réclament de tels avantages. Eux ne souffrent pas de ces discriminations sociales, mais sont progressivement rattrapés, économiquement, par les castes traditionnellement inférieures. Ce qui crée chez eux un sentiment de déclassement.
Cette loi, présentée par surprise lundi et adoptée en deux jours par le Parlement, offre donc 10% des postes dans les universités publiques et l’administration à ces Brahmanes, Jats ou Patels qui gagnent moins de 9 900 euros par an et par foyer. Un revenu considérable en inde.
Une mesure annulée à terme par la Cour suprême ?
Cette mesure pourrait à terme être annulée par la Cour suprême, sous prétexte qu’elle dévoie l’objectif initial de ces quotas. Mais cela mettra du temps, et dans tous les cas, le parti nationaliste hindou du BJP, au pouvoir, pourra se présenter aux élections législatives de mai prochain comme le grand défenseur de cette classe aisée et hindou en mal de déclassement.