Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
La Commission électorale indépendante (CEI) explique avoir reporté le scrutin présidentiel afin de se donner trois mois pour mieux organiser le scrutin. Ce report était évoqué depuis plusieurs semaines déjà. Des rumeurs circulaient à ce propos alors que la CEI faisait face à de nombreuses critiques.
Le scrutin législatif d’octobre dernier a été un fiasco dans plusieurs bureaux de vote. Absence ou défaillance de matériels biométriques, incompétence des agents électoraux, allégations de fraude, disparitions des urnes. Trois provinces dont celle de Kaboul attendent toujours les résultats.
Les élections législatives étaient présentées comme un test en vue de la présidentielle. Elles ont révélé les nombreuses failles d’une Commission électorale décrite par plusieurs observateurs comme volontaire, mais dépassée par l'ampleur de la tâche.
Ne pas répéter le scrutin présidentiel de 2014 entaché de fraudes massives était pourtant l’objectif affiché de cette commission qui avait été pointée du doigt pour son incompétence et ses accointances avec certains candidats.
Ce nouveau calendrier donne aussi plus de chances aux tractations en cours menées par les Etats-Unis auprès des représentants des talibans à l’étranger. L’émissaire américain pour la paix en Afghanistan multiplie les rencontres avec ces derniers dans le but de les convaincre de s’assoir à la table des négociations avec le gouvernement afghan.