L'Inde durcit sa loi punissant les agressions sexuelles sur mineurs

Le gouvernement indien a durci la loi punissant les agressions sexuelles sur mineurs vendredi 28 décembre en y ajoutant la provision de la peine de mort dans certains cas. Ces nouveaux amendements punissent aussi plus lourdement les personnes en possession de pédopornographie. Mais pour de nombreuses ONG, alourdir les peines reste inefficace pour lutter contre les violences sexuelles.

Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard

Pour le Conseil des ministres, ce sont des modifications, « qui adressent les mesures strictes nécessaires à endiguer l’augmentation des agressions sexuelles sur mineurs dans le pays ». Un des amendements à la loi POCSO, votée en 2012 pour protéger les enfants d’abus sexuels en Inde, prévoit notamment une peine allant d’un minimum de 20 ans de réclusion à la mort par pendaison pour les actes sexuels avec pénétration.

Ces amendements visent aussi, selon le gouvernement à rendre la loi POCSO plus neutre, certaines sections ne s’appliquant qu’aux victimes féminines d’agressions sexuelles. Le gouvernement a également ajouté une clause pour inclure les enfants victimes d’abus sexuels lors de violences intercommunautaires ou de catastrophes naturelles. Pour ces dernières, New Delhi a pris en exemple les mesures prises par le Népal après le séisme de 2015, lorsque de nombreux abus ont été rapportés.

Les organisations et associations qui travaillent à la réhabilitation des victimes d’abus sexuels restent toutefois peu convaincues du bienfait de ces nouvelles mesures. Elles craignent que ces peines plus lourde découragent les victimes, qui souvent connaissent leur agresseurs, de signaler ces abus a la police.

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