Un totale de 300 millions de dollars investis pour ces procès. Trois personnes condamnées en une dizaine d’années... la reconnaissance du terme « génocide » pour les communautés vietnamienne et musulmane cham hier est une victoire symbolique. Mais le bilan de l’institution est teinté de commentaires dénonçant sa lenteur et, par ailleurs, de potentielles interférences politiques ont été pointées du doigt.
Quatre accusés à l'ouverture du procès
Les charges pesant sur Nuon Chea et Khieu Samphan avaient été réparties sur deux procès, en raison de l’âge avancé des accusés, déjà condamnés en 2014 pour crimes contre l’humanité. A 87 et 92 ans, ils étaient deux à comparaître hier mais ils étaient quatre à l’ouverture du dossier car les co-accusés Ieng Sary et sa femme Ieng Thirith sont morts avant d’être jugés.
De nombreux Cambodgiens ont été embrigadés, de force ou non, dans la machine khmer rouge. Les dossiers judiciaires traités par la Cour concernent donc les plus hauts dignitaires du régime dictatorial de Pol Pot. Dans les deux autres dossiers montés par le tribunal international, plusieurs cas ont été abandonnés ou pourraient ne jamais aboutir notamment à cause du coût des procédures.
Pas de nouvelles affaires jugées ?
Le Premier ministre Hun Sen était lui-même un cadre intermédiaire avant de déserter alors que les Khmers Rouges étaient toujours au pouvoir. Il s’est déclaré réfractaire à l’idée d’ouvrir de nouvelles affaires ou de mettre en accusation des responsables de grade inférieur. La décision rendue hier par le tribunal international pourrait donc clore le chapitre judiciaire à l’encontre des Khmers Rouges.