Avec notre corespondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Les voitures frôlent la cinquantaine de manifestants déployés devant le ministère de l’Environnement, dans le sud de New Delhi. « Nos enfants respirent du poison, rendez-nous notre ciel bleu », clament leurs pancartes.
Asisse Malhotra, 14 ans, est une victime de cette pollution : « A cette époque de l’année, j’ai constamment des maux de tête et mes yeux me brûlent. J’ai pris des médicaments mais cela ne fonctionne pas. Même chez moi, je souffre. Beaucoup de mes amis sont gravement asthmatiques, et l’année dernière, un garçon de mon âge est mort à cause de cela. »
Brouillard prison
Dès que les températures baissent dans le nord de l’Inde, les gaz d’échappement et les fumées des feux dans les champs environnants sont emprisonnés dans le brouillard. Ce qui fait grimper la pollution. Un comité créé par la Cour suprême vient d’imposer la suspension des chantiers de construction et l’arrêt de la centrale à charbon de la capitale, mais cela n’est pas suffisant pour Bharveen Malhotra, l’organisatrice de cette manifestation.
« Pendant l’année, ils coupent des arbres et élargissent les routes pour faire passer plus de voitures et maintenant ils disent qu’ils veulent faire baisser la pollution ? Cela ne va jamais arriver ! Il faut changer toute la logique, et pénaliser ceux qui possèdent deux ou trois voitures », demande-t-elle.
Explosion de la pollution
Ce mercredi soir, pour la fête des lumières, l’utilisation de pétards n’est autorisée que pendant deux heures, mais il sera difficile de faire respecter cette restriction. La pollution devrait donc exploser.
Ce mardi matin, les vingt millions d’habitants de la région de New Delhi se sont réveillés avec un nouveau record de pollution : le niveau de particules fines a dépassé les 400 microns par m3, soit 16 fois les niveaux recommandés par l’OMS. Les quelques mesures mises en place ces dernières années par les autorités ne semblent pas avoir d’effet significatif : la région de Delhi reste l’une des zones les plus polluées au monde.