La victoire de Kerryn Phelps, une candidate indépendante dans une circonscription d'ordinaire acquise aux libéraux, traduit un profond mécontentement des électeurs exaspérés par les luttes politiques intestines au niveau national.
En août dernier, l'ancien Premier ministre Malcom Turnbull avait dû démissionner de son siège parlementaire, victime d'un « coup d'Etat » interne à son parti. Il a été remplacé par Scott Morrison qui se retrouve à présent en bien mauvaise posture pour les législatives de l'an prochain. Il risque aussi, maintenant que le gouvernement est devenu minoritaire, une motion de défiance.
Se débarrasser du Premier ministre est devenu un sport national en Australie. Le pays a connu six changements de dirigeants en dix ans.
Karryn Phelps a, quant à elle, réussi à mobiliser et à gagner des points auprès de l'électorat en abordant des thèmes nationaux comme la lutte contre le changement climatique ou le traitement par Canberra des demandeurs d'asile.
Devant ses partisans elle a déclaré que sa victoire était un « grand moment pour la démocratie » en Australie et qu'elle signait le retour de la « dignité, de l'honnêteté et de l'humanité en politique ». Un message on ne peut plus clair adressé à ses adversaires.