Si l'on écoute leurs avocats, Siti Aisyah, l'Indonésienne, et Doan Thi Huong, la Vietnamienne, n'ont rien manigancé, rien compris de ce qu'elles étaient en train de faire. Elles vivaient de petits boulots, à la limite de la prostitution. On leur a vendu du rêve : devenir actrices en participant à des caméras cachées.
Le scénario n'est pas compliqué : il suffit de s'enduire les mains de lotion hydratante, de choisir un inconnu dans la rue et de lui étaler la crème sur le visage. Le tout, filmé et bien payé, plusieurs centaines d'euros par épisode.
Les agents nord-coréens se présentent comme des producteurs. Ils prétendent être japonais ou sud-coréens. Ils utilisent des pseudonymes, « James » ou « Monsieur Y », ça ne met pas la puce à l'oreille des deux accusées.
Arrive le 13 février 2017. Elles ont rendez-vous à l'aéroport de Kuala Lumpur. Elles font ce qu'on leur dit, la routine : badigeonner quelqu'un de pommade par surprise. Mais ce jour-là, la victime s'appelle Kim Jong-nam et la crème est un poison très puissant.
D'après leurs défenseurs, les deux femmes n'ont alors même pas conscience d'avoir tué quelqu'un. Elles pensent avoir tourné un nouveau clip. L'une part faire du shopping, l'autre rentre chez elle. Elles n'auraient pris conscience de la gravité des faits que trois jours plus tard en découvrant la Une des journaux malaisiens.
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