Indonésie: après le séisme, Lombok compte les morts et cherche des survivants

Une nouvelle fois, la terre a tremblé en Indonésie et une nouvelle fois, c’est sur l’île de Lombok. Une semaine après un premier séisme qui avait tué 17 personnes, le bilan cette fois est nettement plus lourd. Au moins 98 morts, selon le dernier décompte des autorités. Alors que les secouristes recherchent des survivants, plusieurs milliers de touristes sont évacués.

Avec notre correspondant à JakartaJoël Bronner

Les opérations de secours et d’évacuation, avec la tombée de la nuit, sont entrées dans une phase de ralentissement entre lundi et mardi. En ce qui concerne les équipes médicales, un porte-parole de l’hôpital central de Mataram, la plus grande ville de l’île, a fait passer le message que le centre de soins manquait à la fois de personnel et de médicaments. A l’extérieur de cet hôpital, lui-même endommagé par le séisme, des centaines de blessés allongés sur des lits se font d’ailleurs toujours soigner dans des conditions difficiles.

Les secouristes, eux, avaient lundi comme priorité de fouiller les décombres des bâtiments écroulés à la recherche de personnes potentiellement prises au piège des gravats pour éviter, dans la mesure du possible, que le bilan ne s’alourdisse encore davantage. Et cela, en particulier dans la zone montagneuse du nord de l’île qui a été la plus durement frappée.

Quatre Français blessés

Les opérations d’évacuation sont aussi complexes, en particulier sur les îles Gili, très touristiques, où les hôtels ont très mal résisté au séisme. Le nombre limité de bateaux pour procéder à ces évacuations a rendu l’opération très longue et les visiteurs, désireux de quitter Lombok par l’aéroport ne sont pas non plus au bout de leur peine, puisque le nombre d’avions est là aussi encore limité par rapport au nombre de touristes désireux de décoller au plus vite de cette île, habituellement considérée comme paradisiaque.

Le quai d’Orsay a annoncé à qu’au moins quatre Français ont été blessés et la cellule de crise du ministère français des Affaires étrangères a été activée. Elle est joignable au 01 43 17 51 00.


«Aider les enfants à se remettre de leur traumatisme»

Contacté par RFI, Silverius Tasman Muda, directeur de l'ONG locale Yayasan Sayangi Tunas Cilik, partenaire de Save The Children, fait le point sur la situation et les besoins à Lombok. Deux priorités : l'assistance aux rescapés et la prise en charge des enfants.

« D'après les informations de nos équipes sur le terrain, la majorité des maisons et des bâtiments à Lombok Utara sont détruits ou gravement endommagés, y compris nos bureaux. Concernant les déplacés, les chiffres sont très évolutifs en ce moment, et nous n'avons pas de données précises. Mais nos équipes sur place nous ont indiqué que la grande majorité de la population dans la région de Lombok Utara a été déplacée et relocalisée dans des régions plus en altitude avant d'être évacuées ailleurs. La priorité pour les rescapés est de leur fournir des abris, des tentes, des couvertures et de les reloger en sécurité. L'eau est un problème aussi, nous avons besoin de les approvisionner en eau potable et en soins médicaux. Un autre problème auquel nous devons faire face aussi sont les coupures de courant, il n'y a pas d'électricité depuis dimanche soir et les réseaux de communication fonctionnent très mal, ce qui a des conséquences sur notre travail auprès des populations affectées.

La priorité actuellement c'est d'aider les enfants à se remettre de leur traumatisme. Nous devons pour cela organiser une aide psycho-sociale. Mes équipes sur le terrain ont évalué la destruction des bâtiments à 8 sur une échelle de 1 à 10. Ensuite, la sécurité des enfants ne peut pas être assurée si des bâtiments sont endommagés. C'est la raison pour laquelle le gouverneur a décidé de fermer toutes les écoles sans annoncer de date de réouverture. Save the Children contribue à l'installation d'abris d'urgence, de classes à ciel ouvert ou dans des tentes afin d'assurer aux enfants la possibilité de reprendre les cours et une éducation normale. Nous voulons nous assurer que tous les enfants affectés par le séisme pourront reprendre une éducation normale et nous allons pour cela aider à la réouverture des écoles ».

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