Législatives au Cambodge: le boycott des urnes menacé de poursuites judiciaires

Au Cambodge, la campagne pour les élections législatives du 29 juillet se poursuit. Le parti au pouvoir et le Premier ministre Hun Sen, qui cumule déjà 33 ans à la tête du gouvernement cambodgien, est en bonne voie pour sa réélection, les principaux partis d'opposition ayant été interdits. L'opposition en exil a donc appelé à boycotter ces élections controversées, mais le gouvernement menace désormais ceux qui bouderaient les urnes de poursuites judiciaires.

« Ne salissez pas vos doigts. » C'est le message diffusé sur les réseaux sociaux par des opposants qui se prennent en photo, l'index en l'air, avec le mot clé « clean finger », « doigt propre ». En référence à l'encre dans laquelle l'électeur cambodgien doit tremper son doigt une fois son bulletin déposé dans l'urne, afin d'éviter les fraudes.

Mais face à cet appel au boycott qui prend de l'ampleur, le parti au pouvoir réagit. Le chef de la commission électorale met en garde : « Dans un pays démocratique, les élections sont très importantes, cette campagne pour convaincre les gens de ne pas aller voter est un crime. »

Des menaces qui ne seront certainement pas prises à la légère au Cambodge où le chef du CNRP, le principal parti d'opposition, Kem Sokha, a été mis en prison au motif qu'il fomentait une révolution avec le soutien de Washington.

Durant cette campagne d'autres photos circulent également sur les réseaux sociaux : on y voit des membres du parti au pouvoir, le CPP, enseigner aux Cambodgiens comment remplir leur bulletin de vote, indiquant clairement la case du CPP.

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