Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Des tirs ont retenti alors que la foule rassemblée dans le centre de Maïmana entonnait ses slogans en soutien à Nizamuddin Qaisari, le commandant de la police locale arrêté lundi. L’origine des tirs est indéterminée, indiquent les autorités afghanes qui ont ouvert une enquête. Les manifestants, eux, accusent les forces de police. Certains ont incendié en retour les bureaux du gouverneur ainsi que ceux des services de renseignement.
Nizamuddin Qaisari est un chef de guerre local, à la tête d’une milice de plusieurs milliers d'hommes. Il est un proche du vice-président, le général Abdul Rashid Dostum. Ce puissant chef de guerre, originaire aussi du nord du pays, vit en exil depuis un an en Turquie après avoir été accusé de séquestration par un rival politique qui affirme que le général Dostum aurait également commandité des agressions sexuelles dont il a été victime.
Qaisari est quant à lui accusé d’avoir insulté et menacé de mort des responsables gouvernementaux au cours d’une réunion de sécurité. Il est le troisième homme fort du nord de l’Afghanistan avec qui le gouvernement central entame un bras de fer.
Car après le général Dostum, c’est Mohammad Atta Noor, gouverneur d’une province du nord, qui a été poussé à la démission, ce à quoi il s'est refusé durant plusieurs mois, au risque de plonger dans le chaos le nord du pays, déjà menacé par les talibans et le groupe Etat islamique.