La mesure concerne 60 000 vétérans. Elle touche en premier lieu les anciens officiers. Un lieutenant-colonel va perdre jusqu'à 20% de sa pension.
Mais le chercheur Stéphane Corcuff, spécialiste de Taïwan à Sciences Po Lyon, l'assure : il fallait en finir avec les privilèges. « Les militaires, ils avaient des retraites considérées comme beaucoup trop élevées et en plus le droit de déposer leur argent en banque avec des taux d’intérêt de 18%. »
Tout est allé très vite. Les retraites des militaires, c'est le dernier étage de la fusée. En deux ans, la présidente Tsai Ing-wen s'est attaquée à la durée du travail, aux heures supplémentaires, aux conventions collectives. Clarifier le modèle taïwanais, équilibrer les comptes, oui, mais au risque de heurter son électorat.
« Taiwan a voulu très rapidement passer sur ses premières réformes très nécessaires, mais qui vont vite. Ça donne des manifestations assez substantielles, ça déstabilise un peu la présidente qui aujourd’hui est à 25% de taux de popularité alors qu’elle fait du très bon travail », explique encore Stéphane Corcuff.
Peut-elle s'en relever ? La présidentielle à Taïwan est prévue en 2020. Il reste deux ans à Tsai Ing-wen, deux ans pour récolter les fruits de son travail.