Thaïlande: première exécution d’un prisonnier depuis huit ans

Un condamné à mort a été exécuté lundi en Thaïlande, alors que le Premier ministre et chef de la junte, le général Prayuth Chan-ocha, s’apprête à partir pour une visite de cinq jours en France et en Grande-Bretagne. Cette exécution intervient dans le contexte d’une forte dégradation des droits de l’homme depuis que les militaires ont pris le pouvoir il y a quatre ans.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Un homme de 26 ans, condamné pour meurtre, a été exécuté par injection après être resté six ans en prison. Il s’agit de la première exécution en Thaïlande depuis huit ans, un acte qu’ont fustigé immédiatement plusieurs organisations internationales et locales de protection des droits de l’homme.

Dans un communiqué, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) qualifie cette exécution « d’inexplicable et d’injustifiée ».

La Thaïlande avait en effet donné l’impression, notamment lors de forums internationaux, qu’elle pourrait s’orienter vers l’abolition de la peine capitale. Mais cette perspective a volé en éclats depuis que les militaires se sont emparés du pouvoir en 2014.

517 condamnés à mort

Depuis, la junte au pouvoir a réprimé les libertés fondamentales, particulièrement la liberté d’expression et la liberté de rassemblement.

Les arrestations pour de simples commentaires critiques sur Facebook sont monnaie courante. Les activités politiques restent interdites. L’exécution de lundi s’inscrit dans ce contexte autocratique. Il y a 517 hommes et femmes condamnés à mort dans les prisons de Thaïlande, la plupart pour trafic de drogues.

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