Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
La Chine n’est pas invitée à la table de négociation, mais elle ne compte pas rester cantonnée dans son rôle de spectateur. « Pékin a toujours joué un rôle positif et constructif », répète le ministère des Affaires étrangères à qui veut l’entendre, en appuyant bien sur le mot « toujours ».
Depuis longtemps, Pékin signale en effet son soutien pour une dénucléarisation de la Péninsule. Car elle perçoit la bombe atomique aux mains du tonitruant Kim Jong-un comme une menace qui de surcroit a servi de prétexte à Washington pour installer le bouclier anti-missile THAAD aux portes de la Chine.
L’annonce du sommet entre Kim Jong-un et Donald Trump a certes eu l’effet d’une douche froide pour Pékin, hanté par la crainte d’être court-circuité. Mais les deux rencontres du numéro un chinois Xi avec le dirigeant nord-coréen, fin mars et début mai, ont permis à la Chine de revenir dans le jeu politique.
Un garant de l'accord de Singapour ?
Pyongyang sait que son « grand frère chinois » est le seul pays capable de garantir la survie du régime. La Chine pourrait alors jouer le rôle de garant des engagements pris à Singapour. Et puis elle jouit de cet atout : principal partenaire commercial de Pyongyang, la Chine sera aux premières loges pour profiter d’une ouverture du pays le plus isolé du monde.