Avec notre correspondant à Jakarta, Joël Bronner
Joko Widodo, le président indonésien avait prévenu : si le Parlement n'adoptait pas au plus vite le projet de renouvellement de la loi antiterroriste, il la ferait appliquer par décret dès le mois prochain.
Un texte déjà dans les tiroirs
Ce texte était de fait dans les tiroirs des parlementaires indonésiens depuis plus de deux ans. En janvier 2016, c'est en effet un attentat perpétré à Jakarta, la capitale, qui avait déjà incité l’exécutif à vouloir durcir sa législation.
Toutefois, les questions que pose la nouvelle loi, notamment en termes de libertés individuelles, avaient considérablement ralenti son examen. Et ce, jusqu'à la série d'attaques revendiquées par le groupe État islamique il y a moins de 15 jours, à Surabaya, qui a remis ce projet de loi au cœur du calendrier politique.
Outre l'allongement de la durée de la garde à vue et des poursuites facilitées en cas d'appartenance à un groupe considéré comme terroriste, le texte prévoit aussi que ces poursuites puissent être basées, non plus sur des preuves, mais sur de simples soupçons.
L'armée renforcée
En parallèle, la nouvelle loi renforce le pouvoir de l’armée, qui pourra à présent travailler en collaboration avec la police sur ces affaires. Et ce, 20 ans tout juste après la chute de la dictature militaire du dirigeant Suharto, qui a marqué la naissance de la démocratie indonésienne.