De notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
S'agit-il d'une branche d'olivier pour éviter une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine? Ou est-ce juste une manière de sauver la filière porcine chinoise ? Probablement les deux à la fois. Le communiqué du ministère chinois du Commerce explique en tout cas que les sanctions contre le sorgho américain ne sont pas dans « l'intérêt public ».
D'abord parce que les éleveurs de porcs en souffrent : avec une taxe allant jusqu'à près de 180%, il est devenu trop cher d'alimenter le bétail, à un moment où les revenus des agriculteurs sont en baisse. L'enjeu est de taille, car la Chine dépend de la production américaine. L'an passé, elle a acheté 5 millions de tonnes de sorgho pour environ 1 milliard de dollars - dont la quasi-totalité venait des Etats-Unis. Pour pénaliser les producteurs dans le Kansas -qui avaient porté au pouvoir Donald Trump-, Pékin avait pris le risque de mettre à mal ses propres éleveurs. Aujourd'hui, le gouvernement rétropédale.
Mais attention, la Chine garde encore d'importantes cartes en main: par exemple le soja. Les acheteurs auraient déjà réduit leurs achats aux Etats-Unis. Autre levier : le porc. Les douanes viennent d'annoncer des contrôles sanitaires plus sévères.