Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Kim Jong-un, en costume noir, a franchi seul, à pied, la ligne de démarcation militaire, où l’attendait côté Sud le président sud-coréen Moon Jae-in. Les deux hommes se sont longtemps serré la main, tout sourire. Kim Jong-un a fait passer brièvement Moon Jae-in du côté Nord. Puis les deux hommes sont repassés au Sud, toujours en se tenant la main, en enjambant ensemble la courte marche qui marque sur le sol la frontière.
Moon Jae-in et Kim Jong-un ont inspecté une garde d’honneur composée de gardes en habits traditionnels, qui ont joué de la musique et brandi des oriflammes.
C’est un moment extraordinaire dans l’histoire des deux Corées : c’est la toute première fois qu’un dirigeant nord-coréen met le pied du côté Sud depuis la Guerre de Corée, il y a sept décennies. « Le destin de la Corée peut dépendre de ce troisième sommet », titre ce matin le quotidien Joongang Ilbo.
C’est aussi un moment personnel fort aussi pour le président sud-coréen, dont les parents viennent de Corée du Nord. Les deux dirigeants, entourés de plusieurs ministres et responsables militaires, sont ensuite entrés dans la salle des pourparlers, où les caméras ne sont plus autorisées.
Ils doivent discuter dénucléarisation, signature d’un traité de paix, amélioration des relations Nord-Sud et réduction des tensions militaires. Leurs discussions vont durer toute la journée.