Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Il devait distribuer aux employés de son entreprise, à titre de dividendes, 1000 wons – c'est-à-dire moins d'un euro – par action détenue. Mais le trader de Samsung Securities a fait une fausse manipulation sur son ordinateur, envoyant à la place 1 000 nouvelles actions à chaque salarié.
Résultat : en un seul clic, l’entreprise a distribué quelque 2,8 milliards d'actions qu’elle ne possède pas et dont le montant total est évalué à 86 milliards d'euros. Plusieurs employés n’ont pas attendu que le conglomérat réalise son erreur et se sont dépêchés de vendre ces actions virtuelles.
Or, le fait que la société ait validé des demandes d’encaissement pour des actions qui n’existent pas suscite la curiosité des autorités de contrôle des marchés, qui soupçonnent l’existence de pratiques frauduleuses.
L’affaire pourrait en effet signifier que les opérations dites de « ventes à découvert à nu », illégales depuis la crise financière de 2008, continuent d’avoir lieu. Ces autorités ont donc démarré une enquête, qui pourrait s’intéresser aussi à d’autres maisons de courtage.