Pour convaincre les citoyens américains que seules des négociations mettront fin au conflit, les talibans s'appuient sur des arguments concrets. La lettre émise par leur porte-parole Zabiullah Mujahid cite l'emprise des insurgés sur environ un tiers du territoire, la fulgurante progression de la production de drogue, les 3 500 soldats tués et les milliards de dépenses militaires qui viennent de la poche des contribuables.
Les talibans savent qu'une partie de l'opinion américaine et certains élus sont sensibles à ces arguments. Et il y a quelques jours, ils ont invité le sénateur républicain Rand Paul à se rendre à leurs bureaux politique à Doha pour en discuter.
« Nous prouverons au sénateur que le retrait militaire apportera la paix en Afghanistan et renforcera la sécurité dans le monde », détaille l'invitation publiée sur les réseaux sociaux. Rand Paul fait partie des élus opposés à l'engagement américain dans le pays et il l'a redit récemment dans une interview : « ce conflit nous coûte 50 milliards par an, il n'y a pas de victoire, il est temps de rentrer ».
Si Donald Trump a exclu des discussions après le sanglant attentat à l'ambulance piégée, son vice-ministre des affaires étrangères John Sullivan de retour de Kaboul il y a quelques jours a rappelé que les Etats-Unis espéraient toujours une solution politique au conflit.