Avec notre correspondant à Rome, Olivier Bonnel
« Je suis conscient que la normalisation des relations avec la Chine demande du temps et qu'elle présuppose la bonne volonté des deux parties », écrivait Benoît XVI dans sa lettre aux catholiques chinois.
Dix ans après ce document qui a fait date, son successeur semble être prêt à franchir un pas supplémentaire. Depuis des années, la pomme de discorde majeure entre Rome et Pékin concernait la nomination des évêques chinois.
Le régime communiste a toujours considéré comme une ingérence intérieure le fait que le Vatican puisse choisir les prélats. Et pour le Saint-Siège, il n’était pas question jusqu’ici d’accepter les noms choisis par les autorités chinoises.
Mais le pape François a accéléré les choses ces derniers mois et un accord aurait été trouvé sur la nomination de sept évêques. Parmi ceux-là deux faisaient partie de l’Eglise officielle et avaient été excommuniés.
En décembre dernier, une délégation vaticane envoyée en Chine aurait demandé à deux évêques « clandestins » de laisser la place à des évêques de l’Association patriotique des catholiques chinois.
Une décision qui provoque la colère de certaines voix comme le cardinal Joseph Zen, l'ancien évêque de Hong Kong et farouche opposant à un rapprochement avec Pékin.
« Il y a encore beaucoup de blessures ouvertes » concédait il y a quelques jours le cardinal Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, tout en rappelant la ligne vaticane : « sauvegarder la communion dans l’Eglise » et faisant le vœu que l’on parvienne, un jour, à ne plus parler d’évêques « clandestins » et « officiels ».